Rapture : A New Beginning
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Rapture : A New Beginning

Perdus dans une ville sous-marine désormais au bord de la décrépitude, des hommes et des femmes se déchirent et s'allient dans un seul but : survivre. Survivre en reconstruisant la ville... ou en l'envoyant par le fond.
 
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 Perdu et Transi

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velvet

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Nom: Vincent
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Humeur: Perdu et transi

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MessageSujet: Perdu et Transi   Perdu et Transi I_icon_minitimeSam 8 Jan - 13:13

Les ombres dansaient.

Clignant des yeux, comme sous l'effet d'une lueur trop vive, mon regard s'égara, happé par un immense flou. J'ignorais comment j'avais bien pu parvenir en un tel endroit ; cela importait peu. Alors que je posais le pied sur une grande dalle de cristal, des formes mouvantes, aériennes et gracieuses, m'entourèrent : leurs contours étaient trop vagues pour que je puisse les distinguer nettement, mais je crus percevoir en ces spectres des visages connus, être aimés ou haïs se perdant dans les limbes du passé. Certains riaient. D'autres non.
Leurs voix se mélangeaient en une bruyante cacophonie, que dans ma léthargie je peinais à entendre ; des mots épars, des brides de phrases envahissaient mon esprit, échappant à ma compréhension. De frustration, je quittais ce groupe fantomatique, mes pas furibonds résonnant d'un écho malsain. Jetant un dernier regard vers ces halos de souvenirs, je les vis m'emboiter lentement le pas, leurs faciès comme brouillés par des remous déchainés. Accélérant l'allure, une vague d'anxiété me montant des entrailles, je les fixais toujours lorsqu'ils... changèrent.

Leurs corps devinrent d'ébène, se hérissèrent de crocs, de griffes et d'acier, tels de monstrueux golems, me perçant l'âme de leurs yeux sanguins, emplis d'une haine séculaire et implacable. Courant désormais à travers des étendues salines, couvertes de grands dômes cristallins, les veines saillantes et le cœur battant, j'entendais le grondement sourd de leurs pas, imaginais leurs sombres battoirs se refermant sur mon corps, me broyant dans un puits de souffrances et d'affliction. Ma bouche emplie par un étrange goût marin, je franchis d'imposantes dunes dans une course frénétique. L'effroi me tordait les tripes. Je savais qu'ils m'attraperaient, qu'ils voleraient ma vie, que je n'avais pas une chance... des larmes salées, aussitôt séchées par un vent violent, collaient mes paupières, brouillant ma vision.

Soudain ce fut la chute. Inattendue, effrayante, longue, funeste... Je pensais flotter, tout en étant douloureusement conscient de ma mort prochaine. Tombant dans un gouffre infini de sensations animales, je hurlais ma rage et ma peine, noyé dans une peur primaire...


Un flash douloureux explosa entre mes tempes.


Le corps secoué par une violente convulsion, je m'éveillai brusquement. Pris d'une nausée soudaine, je sentis mon ventre se contracter, puis un magma visqueux sortir de ma bouche avec difficulté ; une odeur infecte assaillit violemment mes narines, redoublant mes hauts le cœur. Je sentis mon visage, figé dans un rictus douloureux, posé sur une surface dure et froides. Mes paupières s'ouvrirent lentement, a moitié scellées par le sel et ce que je devinai être du sang.

La première image qui vint à mon esprit comateux fut celle d'une marche, grise et banale, sans ornements. Peu à peu, Le bruit du flux et du reflux des vagues s'insinua à travers le sifflement de mes tympans, et une odeur capiteuse, nourrie des embruns de l'océan, remplaça les effluves nauséabonds qui m'entouraient. Tentant de bouger mon corps, je me senti extrêmement las, comme enveloppé d'un cocon à la tiédeur douceâtre. La douleur était étrangement ténu, comme relégué à un second plan. J'eus presque envie de me laisser aller au sommeil, bercé par le doux bruit du vent et de la mer...
Un autre spasme parcourut mon corps, suivi d'un léger frisson. Luttant contre la torpeur dans lequel je m'enfermais, je rassemblais mes maigres forces, et tentais de bouger mes bras. Le droit réagit faiblement : à défaut d'être capable de bouger la tête, je pus ressentir des sensations plus précises, qui s'étendirent au reste de mon corps. Ma main semblait posée sur une autre marche, légèrement plus haut. Un froid soudain m'apprit que mon buste était à l'air libre ; mes jambes, en revanche, étaient plongés dans l'eau glacée, à tel point engourdies que je ne les sentais quasiment plus.

Doucement, je rassemblai mes doigts, puis tentai de serrer le poing. Péniblement, j'y parvins. Je tentai la même chose avec mon bras gauche ; je pouvais le mouvoir, mais une douleur sourde tordait mes muscles. Avec un râle, je posais mes deux paumes vers le sol, et tentais de lever mon corps engourdi. Après quelques secondes d'intense effort, je le sentis s'élever légèrement au dessus des marches ; le cou suivit naturellement, et ma tête quitta la froide morsure de la marche.
Me hissant péniblement, je fis sortir mes jambes de leur chrysalide marine, et continuai l'ascension, drainant mes maigres forces. De mes mains, je sentis enfin que j'arrivais à un palier, et cherchai une prise plus facile. Mes doigts tombèrent sur une pierre à moitié descellée. L'agrippant fermement, je parvins enfin à un endroit assez large pour m'asseoir : refoulant à nouveau l'appel impérieux du sommeil, je me retournais difficilement sur le dos, et m'assis tant bien que mal.

Parvenant à tourner la tête, Je passais mes mains sur mon visage, enlevant les dernières croutes qui bloquaient ma vision, et pu enfin contempler l'endroit ou je me trouvais.

Je venais de monter un escalier d'une dizaine de marches : une flaque de vomissures jonchait l'une d'elles. Une trainée de sang m'avais accompagné dans mon ascension ; alarmé, je passais une main sur mon front. Ma crainte se trouva justifiée : une vilaine entaille me couvrait le haut du front, vestige de la violence d'un choc avec la marche.
Mes yeux enfin habitués à la lumière ambiante, je levais les yeux au ciel : une étendue grisâtre, monochromatique, recouvrait tout à perte de vue. Le soleil semblait absent, égaré au sein de ce triste manteau.

Je ris mentalement à cette pensée : " Perdu en plein brouillard, tout comme moi".

Mes jambes semblant revenir peu à peu à la vie, je les frictionnais faiblement : mes bras n'avaient pas plus de force que ceux d'un nourrisson. Une fois certain que je pouvais bouger, je les étirais lentement, pliant le genou avec précaution. Le palier étant entouré d'un parapet de pierre compact, je pris appui sur lui et tenta de me lever, d'abord sans succès. En persévérant, je réussis enfin à me tenir sur mes deux jambes, secouées par de puissants tremblements, et me laissais aller contre le parapet, vidé par l'effort.

C'est en promenant mon regard sur l'eau que je vis les cadavres.

Entourés de débris en tout genre, ils flottaient, ballotés par les vagues, pareils à de grands pantins désarticulés. Certains avaient le corps calcinés, d'autres des membres manquants, mais la plupart étaient entiers, sûrement décédés par noyade. C'était néanmoins un spectacle morbide et horrifiant, l'étalage funèbre de dizaines de vies brisées, détruites...
Ne pouvant supporter plus longtemps cette vision, je me retournais lentement, m'accoudant le dos au parapet. Je pu ainsi observer, en levant les yeux, l'ouvrage qui venait de me sauver la vie.
C'était un grand phare, comme on en voit à l'embouchure des grands ports. Je fronçais les sourcils, tentant de me rappeler les circonstances m'ayant amené dans une telle situation... Mais rien ne vint. Comme si un mur blanc s'étendait à l'infini dans les couloirs de ma conscience. Le front marqué par l'appréhension, je tentai de rassembler mes esprits et faire le point mentalement, ma bouche étant trop sèche pour prononcer le moindre mot.

" Je me nomme Arth...
Non, V... Vin... Vincent. Je m'appelle Vincent.
J'ai... Je...
Quel âge je peux bien avoir ? "

Prenant quelques instants pour me clarifier l'esprit, je regardais attentivement mon corps.
Mes vêtements étaient trempés, mais semblaient en bon état, mis à part la manche droite de mon haut, déchirée sur toute la longueur. J'étais habillé d'un pull épais par-dessus une chemise blanche, un pantalon en toile grise, sûrement noir à l'origine mais déteint par son bain salé prolongé, et des chaussettes grises en laine. J'avais une taille fine, et pouvais sentir des mèches de cheveux bruns me cascader jusqu'aux épaules, plutôt larges. Après avoir intégrer ces connaissances, je repris mon exposé :

" D'après moi, je dois être situé entre 18 et 20 ans, voire un peu plus.
Mais en quelle année peut-on bien être ?
Laissons-ça pour l'instant, je finirais par le savoir.
J'étais...
Je faisais...
Non, aucun moyen de me rappeler !
C'est dingue, je raisonne normalement mais je ne me souviens de rien... "

Pensant à l'incident, je focalisais mes pensées sur ce que j'avais vu :

" Cela ressemble plus au naufrage d'un bateau qu'à un crash d'avion.
D'ailleurs, je pense que dans le second cas, je n'aurais pas survécu.
Qu'est-ce qui à bien pu se passer ?
Comment ces gens sont-ils morts ?
Peut-être étais-je dans ce bateau... C'est même très probable. "

Les yeux rivés sur le phare, je ne pus m'empêcher de penser avec ironie :

" Quelle veine j'ai eu d'échouer ici, tout compte fait... "

Je décidais rapidement que le plus important à faire était d'explorer le phare. Peut-être y aurait-il une radio, ou n'importe quoi qui puisse communiquer ma position...
Me préparant à gravir les marches qui me séparaient de l'entrée du phare, j'entendis soudain un bruit en provenance des débris, et me retournai lentement.

Quelqu'un s'agrippait désespérément à deux planches et tentait de les faire dériver vers le phare, les yeux braqués sur moi...
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